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Tortures et supplices : du Moyen Âge à l’époque contemporaine

Lorsqu’on évoque le terme « torture », on pense automatiquement au Moyen Âge, ce qui est tout à fait normal. En effet, c’est durant cette période ayant précédé la Renaissance qu’on a pratiqué le plus grand nombre de tortures, à un point tel qu’en étudiant les supplices de cette époque, on se rend compte que le…

Lorsqu’on évoque le terme « torture », on pense automatiquement au Moyen Âge, ce qui est tout à fait normal. En effet, c’est durant cette période ayant précédé la Renaissance qu’on a pratiqué le plus grand nombre de tortures, à un point tel qu’en étudiant les supplices de cette époque, on se rend compte que le sadisme de l’homme n’a d’égal que son imagination. Cependant, il serait faux de croire que ces techniques inhumaines ne se pratiquent plus. Encore aujourd’hui, on pratique la torture dans de nombreux pays, bien souvent en fermant les yeux et bien que la Convention de Genève de 1949 interdise de faire subir une quelconque forme de sévice corporel à un détenu.

Pourquoi torturer? Pour plusieurs raisons, la principale étant bien sûr de faire payer un criminel en lui infligeant des souffrances. Cependant, à travers l’histoire, les justifications derrière la pratique de la torture ont changé. Ainsi, au Moyen Âge, on a notamment pratiqué la torture pour des crimes de sorcellerie ainsi que des crimes de lèse-majesté. On torturait aussi pour obtenir des aveux. Aujourd’hui, la torture se pratique surtout dans le but d’obtenir des confessions (bien souvent fausses, l’individu désirant simplement mettre un terme à ses souffrances) ainsi que pour punir.

Question de concrétiser ce qu’est une torture ainsi que pour vous illustrer à quel point l’imagination de l’homme est sans pareil lorsqu’il s’agit de faire souffrir un pair, je vous propose une liste de ce que je considère comme étant les pires tortures pratiquées, du Moyen Âge jusqu’à aujourd’hui.

Mise en garde : la liste suivante contient des termes morbides pouvant choquer ou dégoûter. Âmes sensibles s’abstenir.

  • La chaîne : Il s’agit davantage d’une forme d’humiliation que d’un supplice corporel. En fait, on attachait des criminels devant être transférés d’une prison à une autre le long d’une chaîne tirée par un chariot. Les détenus devaient alors marcher tout le trajet à la vue des habitants qui, bien sûr, ne se gênaient pas pour les invectiver ou encore pour leur jeter des légumes. La chaîne fut notamment utilisée dans la France du Moyen Âge.
  • Le pilori (empalement) : torture de mise à mort. On enfonçait un pieu de bois dans l’anus du condamné jusqu’à environ 60 centimètres. Puis, on laissait le pieu s’enfoncer dans le corps de l’individu au fil de ses spasmes. Bien sûr, la personne ainsi empalée demeurait à la vue du public afin de dissuader quiconque de commettre des crimes.
  • Le supplice du garrot : une torture moins connue, mais souvent utilisée au Moyen Âge dans les mises à mort. On faisait asseoir le condamné en lui attachant solidement les bras. Puis, on passait autour de son cou un collier de fer se terminant par une vis et s’activant par une manivelle. Plus le bourreau tournait celle-ci, plus la strangulation s’opérait. Une mort par étouffement lente et douloureuse…
  • L’écartèlement : Le condamné était allongé sur une longue table. Puis, le bourreau actionnait une manivelle afin d’étirer les extrémités de l’individu. Parfois, il arrivait que les muscles du condamné soient coupés afin d’éviter des dislocations trop rapides…
  • La chaise à clous : une torture qui n’a pas besoin de définition. On assoyait le condamné sur une chaise garnie de clous. Même si l’individu pouvait demeurer en vie un certain temps et empêcher que les clous ne s’enfoncent trop dans sa peau, le temps et la fatigue finissaient par avoir raison de lui…
  • La cuisson (ébullition) : une autre torture qui n’a pas besoin de définition. On plongeait simplement le condamné dans de l’eau qu’on faisait ensuite bouillir. On pouvait aussi remplacer l’eau par de l’huile. Cette torture, notamment pratiquée en Chine ainsi qu’en France, servait à punir les faux-monnayeurs.
  • La roue : On attachait le condamné sur une croix de Saint-André (une croix en forme de X) dans laquelle on laissait des encoches profondes. Ainsi, des membres n’étaient pas soutenus et le bourreau se chargeait de les briser à l’aide d’une barre de fer. Par la suite, le supplicié brisé de partout était attaché sur une roue fixée en haut d’un poteau. Les bras et les jambes fracturées, le supplicié devait garder la tête vers le ciel afin de faire pénitence…
  • L’arrachage de peau : Cette torture consistait à enlever de grands bouts de peau, à froid. Puis, le bourreau appliquait sur la chair du sel, du vinaigre et même du plomb chaud. Ce supplice fut notamment utilisé sur les galères en route vers le Nouveau Monde.
  • La vierge de fer (vierge de Nuremberg) : La vierge de fer est en fait un grand coffre rempli d’épines ayant la forme d’une dame. Le supplicié y était enfermé puis, à mesure que le coffre se refermait, les épines pénétraient graduellement sa peau. Vous avez probablement vu une vierge de fer si vous avez visionné le film Sleepy Hollow alors qu’on voit la mère du protagoniste dans un coffre puis en sortir dans un bain de sang. À noter que les données historiques sont floues quant à l’existence réelle de la vierge de fer comme instrument de torture. En effet, plusieurs affirment que son existence serait plutôt reliée au folklore allemand. Cependant, après l’invasion américaine en Irak, on aurait retrouvé des vierges de fer qui auraient été utilisées par l’un des fils de Saddam Hussein afin de punir les athlètes olympiques n’ayant pas obtenu les performances escomptées. À noter que le nom du groupe métal Iron Maiden (vierge de fer) est inspiré de cette torture.
  • Le supplice de la noyade (suffocation) : Cette torture a connu une évolution à travers l’histoire. Au Moyen Âge, on surélevait le tronc de la personne puis on la gavait d’eau afin qu’elle ne puisse respirer normalement. On pouvait aussi saler l’eau ou bien la remplacer par du vinaigre. Aujourd’hui, le supplice de l’eau est différent. En fait, on applique un linge sur le visage de la personne puis, on fait tomber des gouttes d’eau passant au travers du linge. La personne a alors l’impression de se noyer et de suffoquer… sans pour autant arrêter de respirer. Cela aurait notamment été utilisé à la prison militaire de Guantanamo.
  • La cravate espagnole : Une torture ayant un drôle de nom, mais qui n’a rien de plaisant. En effet, elle consiste à égorger le détenu puis à extraire sa langue par la cavité béante ainsi formée, d’où la cravate. Ce supplice fut notamment utilisé en Espagne et au Mexique.
  • Supplice de la chaîne (privation de sommeil) : une autre torture qui n’a pas besoin de définition. On prive tout simplement le détenu de sommeil afin de l’épuiser. Pour cela, on peut notamment utiliser des lumières ou des sons dès qu’un signe de fatigue est manifesté par l’individu. Progressivement, ce dernier devient paranoïaque ou délirant, et peut finir par avouer n’importe quoi. Ce supplice est fréquemment utilisé dans le monde et aurait notamment été employé à Cuba sous le régime de Fidel Castro ainsi qu’à la prison de Guantanamo.
  • Torture chimique : Voilà une torture qui peut prendre différentes formes. On peut notamment injecter des produits chimiques durant une longue période de temps à une personne afin de créer une dépendance, puis la soumettre à un sevrage très douloureux. Il est aussi possible d’injecter des produits afin de provoquer de graves dommages internes à la personne. Certains rapports font aussi état d’applications de produits irritants sur les parties génitales de détenus.
  • Torture électrique : Cette torture est très simple : on envoie des chocs électriques d’intensité variable à des détenus, provoquant alors des convulsions et parfois même des brûlements externes. On aurait notamment utilisé la torture électrique dans la prison d’Abou Ghraib au début des années 2000.

Bien entendu, cette liste n’est aucunement exhaustive puisqu’elle ne comporte que les tortures qui, à mon avis, sont les plus cruelles et dont j’ai connaissance. Des formes de tortures, vous pouvez en trouver des milliers selon les époques et les régimes. Encore aujourd’hui, on pratique des horreurs sur des humains dans le simple but de les punir ou de les faire avouer, et ce, même si un délit avoué sous la torture n’est aucunement valable puisque déclaré sous une forme extrême de coercition. Néanmoins, peu importe l’époque et peu importe « l’évolution » qu’on peut observer dans la pratique de la torture, un constat se dégage : l’humain est la seule espèce capable d’autant de cruauté dans un but autre que sa propre survie…

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