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« Voyez comme ils dansent » : notre critique du film

« Voyez comme ils dansent » est l'un des derniers films du regretté Claude Miller. D'abord sortie en France, cette coproduction France-Canada-Suisse a remporté le Grand prix du jury au Festival international du film de Rome 2011. Le film arrive finalement dans nos salles obscures le 28 juin. Voici ce que nous avons pensé de cette adaptation de « La Petite-Fille de Menno » de Roy Parvin.

Un voyage inoubliable
 
Victor « Vic » Clément (James Thierrée) est un artiste qui se produit sur les scènes de Paris et d’ailleurs. Très populaires, ses spectacles mêlent l’acrobatie et le pantomime. Un jour, on apprend qu’il est soudainement disparu. Pour échapper aux questions incessantes des journalistes, son ex-épouse, Lise Clément (Marina Hands), se réfugie au Canada pour y tourner un documentaire. Elle prend le train transcontinental The Canadian à Montréal, lequel doit traverser tout le Canada pour se rendre jusqu’à Vancouver.
 
À bord, elle y fait notamment la connaissance d’un chef de train plus que courtois (Yves Jacques). Pendant le trajet, elle tombe malade. Pis encore, le train est bloqué dans la petite municipalité de Gatchell. Là, elle téléphone à un médecin de la région, Alexandra Lewis (Maya Sansa). Or, il s’avère que cette dernière était la nouvelle conquête amoureuse de Vic et qu’elle l’aurait abondamment connu. Drôle de hasard! Peut-être pourra-t-elle lui apprendre la vérité sur la disparition de son ex-époux?

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Retour dans le passé
 
Le récit est conçu à la manière de retours en arrière. Le réalisateur maîtrise parfaitement cette technique. Il n’hésite pas à jouer dans le temps et à nous repasser des séquences sous un autre point de vue. Dans certains longs métrages, on peut vite être perdu, mais ici, c’est tout le contraire qui se produit. Les retours en arrière servent réellement l’intrigue et nous aident à mieux saisir toute la complexité et la richesse des personnages.
 
En parlant des personnages, ceux-ci ne sont ni blancs, ni noirs. Sous leur carapace se cache un être fragile et blessé. Le meilleur exemple est Vic. Son métier est de divertir et de faire rire les gens, mais au fond de lui, il souffre et se remet souvent en question. Il n’a jamais eu la reconnaissance de son père et, malgré sa nonchalance, on sent que cela le blesse profondément.
 
D’ailleurs, James Thierrée, qui est, doit-on le rappeler, le petit-fils du grand Charlie Chaplin, est tout simplement éblouissant dans son rôle. En une fraction de seconde, il peut passer du comique au tragique, tout en ayant l’air le plus naturel du monde. Au début, je dois quand même avouer avoir eu de la difficulté à m’attacher à ce « drôle d’énergumène » (les premières minutes du récit nous le montrent dans un spectacle franchement dérangeant), mais à mesure que l’on progresse dans l’histoire, je me suis surpris à ressentir beaucoup de compassion pour son personnage. C’est l’exemple parfait de l’antihéros.  
 
D’un autre côté, il est intéressant de voir que les deux femmes, qui ont pourtant aimé le même homme, ont une vision si différente de leur amoureux. Chacune va tenter de défendre son point de vue et essayer de prouver qu’elle a connu le vrai et authentique Vic. La plupart du temps, cet affrontement va se faire en douceur avec l’aide de paroles à double sens.
 
Elles ont donc toutes les raisons du monde de se détester. Pourtant, contre toute attente, elles vont finir par tisser des liens. C’est comme si la perte d’un être qu’elles ont toutes les deux aimé va les unir et créer des rapprochements. Bref, ce « post » triangle amoureux est très abouti et plaisant à voir évoluer dans le temps.
 
Des images dignes des plus beaux tableaux
 
Claude Miller ne s’est pas gêné pour montrer toute la splendeur du Canada. On est souvent sans mot devant les magnifiques plans de montagnes, de prairies et de forêts. Le tout est soutenu par une bande sonore prenante et enchanteresse. Quelques pièces ont d’ailleurs été empruntées au répertoire classique, comme La Lettre à Élise (Für Elise) de Beethoven. Cette dernière revient tout au long du récit à la manière d’un leitmotiv. Étrangement, l’écoute de cette œuvre archi-connue ne dérange pas et s’incorpore même parfaitement dans Voyez comme ils dansent.

Bien que l’histoire se déroule pendant l’hiver, les images pittoresques nous donnent presque envie d’aller visiter cette partie du pays lorsque la température a chuté sous zéro. Comparativement à d’autres films « hivernaux », les séquences à l’extérieur dans la neige ne semblent pas trop blanches et ne nous aveuglent pas. Par contre, on arrive presque à ressentir le froid et on prend un certain plaisir à voir un personnage pénétrer dans une maison accueillante (ou dans le train) pour se réchauffer. 
 
Verdict
 
Au final, je n’ai pas peur de dire que j’ai été touché par la nuance et la profondeur des personnages, ainsi que par la belle direction photo de Voyez comme ils dansent. Ce n’est peut-être pas la plus grande oeuvre de Claude Miller, mais elle sait tout de même nous émouvoir, l’espace d’un moment. 
 
Cote : 3 étoiles sur 5

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