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La Révolte de Pontiac

En 1763, le Traité de Paris annonçait la fin de la Guerre de Sept Ans. Mais tout n'était pas réglé en Amérique. Découvrez la mauvaise surprise qui attendait les Anglais après ce terrible conflit.

L’année 2013 marque la fin des commémorations du 250e anniversaire de la Guerre de Sept Ans, ou Guerre de la Conquête. En effet, le 10 février 1763, le Traité de Paris est signé, mettant fin à un long et pénible conflit au terme duquel la France perd la plupart de ses colonies en Amérique du Nord, dont la Nouvelle-France. Sur papier, cela semblait réglé pour les Britanniques, mais la réalité ne tardera pas à les rattraper lorsque la nouvelle se répandra à travers l’immense territoire que fut la Nouvelle-France. Les « Anglois » allaient bientôt se frotter à ceux qui n’avaient pas signé le traité : les Nations autochtones. Voyons comment l’Amérique britannique trembla devant ces tribus qui se regroupèrent autour du chef Pontiac dans ce qui sera plus tard appelé justement la Révolte de Pontiac.

Qui est Pontiac?

Bien sûr, vous avez déjà entendu parler de Pontiac et même probablement possédé une Pontiac! Vous n’avez pas tort de faire ce rapprochement puisque la célèbre défunte marque de voiture tirait son nom du célèbre Pontiac dont nous parlons aujourd’hui. Mais Pontiac, c’est beaucoup plus qu’une marque de chars! Celui que l’on nomme Pontiac, ou Pondiag, était un membre de la tribu des Outaouais, alliés des Français, qui naquit vers 1720 (on n’est pas sûr de l’année exacte).

Lorsque la nouvelle de la signature du Traité de Paris parvint dans les postes de l’ouest, les Amérindiens alliés aux Français ne le prirent tout simplement pas. Aussi, lorsque les troupes britanniques arrivèrent pour prendre possession des forts français dans la région des Grands Lacs, Pontiac convoqua le plus de tribus qu’il put afin de reprendre le contrôle de ce vaste territoire. La région de Détroit, de l’Ohio, des Illinois et du Lac Supérieur sont les zones les plus touchées par le soulèvement. Les Nations amérindiennes de ces régions étaient conscientes de la menace que constituait la présence des Britanniques et de leurs innombrables colons avides de terres à coloniser.

Des succès insuffisants

Dès mai 1763, Pontiac et les alliés amérindiens commencèrent leurs combats contre les troupes et les forts anglais. Ils connurent plusieurs succès, reprenant plusieurs places fortes (fort Michilimackinacfort Venangofort de la Presqu’île, etc.). Cependant, les forts de Détroit et Pittsburg (anciennement Duquesne) lui résistent. Mais les escarmouches se multiplièrent avec suffisamment de succès pour alarmer les autorités britanniques qui ne savaient plus où donner de la tête.

Pontiac aurait bien voulu entraîner dans son mouvement de révolte les Canadiens qui s’étaient établis dans ces régions (la région de Détroit notamment), mais plusieurs se tournèrent vers les Anglais avec qui la France avait officiellement fait la paix. Il faut comprendre aussi que les Canadiens étaient épuisés et ruinés après toutes ces années de guerre. Seul Zacharie Chicot et un petit groupe de 300 Canadiens acceptent de suivre Pontiac.  

À l’opposé, le gouverneur Murray demanda aux Canadiens de la vallée du Saint-Laurent de former un bataillon de cinq compagnies de miliciens afin de porter secours aux forts secoués par la crise. Méfiants au départ, les Canadiens remplirent bientôt les rangs de ce Bataillon des volontaires canadiens, surpris de se voir offrir une solde (six sous par jour de service), eux qui n’avaient jamais été payés pendant le Régime français… Ils ne combattirent jamais contre les hommes de Pontiac, la révolte s’estompant au même moment.

La fin de la Révolte

Cette situation singulière où les anciens alliés (les Canadiens et les Amérindiens) deviennent adversaires acheva de miner la détermination de Pontiac et ses hommes qui auraient bien souhaité un soulèvement des Canadiens. Dès 1764, les combats cessèrent graduellement et Pontiac signa un traité de paix en 1766 avec les Britanniques. Mais pour la première fois, une coopération pantribale contre les Blancs se fit. Ce n’est quand même pas rien, quand on sait toute la rivalité qui animait les relations entre chaque tribu. Cette année, ayez donc une pensée pour ce grand leader outaouais qui tenta de réaliser ce que même les Français n’avaient réussi avant lui : « bouter les Anglais hors de la Nouvelle-France! »

Liens :
http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9bellion_de_Pontiac
http://www.cmhg.gc.ca/cmh/page-276-fra.asp
http://www.thecanadianencyclopedia.com/articles/fr/traite-de-paris-1763

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