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Fertiliser le phytoplancton : un projet des plus prometteurs pour sauver les océans, mais pas encore autorisé!

La fertilisation au sulfate de fer est la solution la plus prometteuse pour diminuer l'acidification des océans, fixer le CO2 provenant de la pollution et en même temps garnir le garde-manger qui nourrit plusieurs types de poissons dont les baleines et les saumons. Ce serait la solution aux problèmes d'acidification des océans, de décalcification des crustacés, de disparition des coraux etc., mais elle est présentement interdite de pratique par notre gouvernement canadien et l'Australie vient de demander qu'elle soit interdite partout dans le monde en ajoutant un amendement au protocole de Londres. Mais pourquoi donc et comment ça fonctionne?

Le principe est assez simple. On verse du sulfate de fer dans l’océan, là où nous voulons augmenter le phytoplancton, qui s’en nourrit comme fertilisant. Le phytoplancton est un groupe de plantes végétales (environ 20 000 espèces) qui flottent dans l’eau en nappes et produisent environ la moitié de tout l’oxygène que les êtres vivants consomment. Il transforme le CO2 en oxygène et en carbone via la photosynthèse.

C’est un peu comme si on ajoutait de l’engrais à notre jardin, mais là, c’est dans l’océan qu’on le fait.

Résultat : le phytoplancton sert de pompe à CO2 en le fixant. Il prolifère et sert lui-même de nourriture pour le krill, qui lui-même nourrit ensuite les poissons qui le transforment en graisse, tout en oxygénant la planète. C’est donc une pierre deux coups.

Ce phénomène est déjà connu naturellement en Amazone alors que l’Atlantique pousse environ 40 millions de tonnes de sédiments de sable riche en phosphates et en fer provenant des tempêtes de vents qui balayent le Sahara de l’autre côté de l’océan. Le phytoplancton et la forêt tropicale de cette région sont luxuriants et une étude de Charlie Bristow de l’Université Birbeck de London démontre comment la fertilisation naturelle dans ce cas a été extrêmement prolifique.

Cette technique a été étudiée par la Société de restauration des saumons (Haida Salmon Restauration Corporation) qui voulait voir si la fertilisation du phytoplancton aurait l’effet escompté sur la croissance des populations de saumons du Pacifique au large des îles Haida Gwaii, dans le nord-est de la Colombie-Britannique. À la suite des pressions gouvernementales, la société a pris la décision de congédier son directeur de projet, M. Russ George, et de réfléchir à une autre direction pour sa recherche même si elle croit toujours au projet. Il a été démontré que la variation du zooplancton (krill) dans l’océan est quasi directement liée à la variation de populations de saumons dans le détroit de Géorgie (BC). Un décalage plus tôt de seulement 50 jours de l’éclosion aurait favorisé le saumon kéta et expliquerait en partie son retour en force par rapport à d’autres espèces arrivant plus tard pour se reproduire et qui seraient défavorisées.

Depuis, le Canada interdit cette pratique et travaille avec d’autres pays à la faire interdire partout dans le monde, sauf pour des études scientifiques à petite échelle.

Disons que malgré le grand espoir qu’apporte la technique de fertilisation des océans pour fixer le CO2 et sauver des milliers d’espèces qui ne survivront pas à l’acidification des océans, on reste extrêmement prudent avant de l’autoriser. Une des raisons serait que les cyanobactéries sont aussi fertilisées et que l’on veut s’assurer que leur prolifération ne sera pas avantagée par rapport au phytoplancton non toxique.

Espérons seulement que de nouvelles études sérieuses viendront démontrer que l’homme a enfin trouvé la solution durable face à ce problème environnemental gigantesque qu’est la pollution par le CO2, tout en favorisant la productivité d’oxygène et la prolifération de la faune océanique.

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